La CAA est définie comme : « un domaine de la pratique clinique qui répond aux besoins des personnes souffrant de troubles de la communication importants et complexes, caractérisés par des déficiences de la production et / ou de la compréhension de la parole, des modes de communication parlé et écrit. » [1]
Elle inclut une variété de méthodes et d’outils, allant des gestes manuels, aux logiciels sur tablette avec sortie vocale en passant par les images, les photographies… mais aussi l’adaptation de l’interlocuteur [2]. Elle fait l’objet de nombreux articles de recherche en particulier dans la revue spécialisée Augmentative and Alternative Communication, dont des recherches dédiées aux personnes avec des troubles complexes de la communication tels que ceux observés chez les personnes avec une déficience intellectuelle sévère ([3]) et/ou des « besoins complexes de communication » (cf. [4]).
Si la CAA est en général définie comme un domaine de la pratique clinique, cette définition se heurte au fait que toute communication et langage a besoin d’un environnement communiquant et langagier pour se développer. Par exemple, les enfants apprennent à parler parce qu’ils entendent énormément de parole produite autour d’eux et que l’environnement réagi à leurs productions vocales. De manière similaire, un enfant qui ne peut pas parler et qui doit utiliser une méthode alternative à la parole a besoin que son environnement utilise cette méthode au quotidien pour apprendre. C’est pourquoi nous pensons que la CAA doit passer dans le monde de l’éducation et ne peut pas être limitée à la clinique. De plus, la CAA n’est pas quelque chose de “spécial” les êtres humains sont capables de maîtriser différents modes de communication et la multimodalité est omniprésente dans la communication humaine.
On peut classifier les outils et les méthodes de CAA selon 3 axes [5].
1. la relation à la parole. La CAA peut améliorer ou augmenter la parole. Nous préférons utiliser le terme “augmenté” car nous positionnons la CAA dans les conceptions de l’humain augmenté [6] : le handicap est une construction sociale dont les limites évoluent [7]. La CAA peut aussi remplacer la parole quand cette dernière est impossible.
2. L’usage de la CAA peut-être temporaire, c’est le cas par exemple des enfants qui ont du mal avec la parole mais qui vont la développer par la suite ou des personnes qui perdent la parole de manière temporaire suite à des accidents ou des maladies. Il peut être permanent par exemple pour les personnes avec des troubles développementaux.
3. La CAA peut être sans support, quand elle utilise le corps uniquement ou avec support quand elle implique des outils low-tech ou high-tech.
Le premier outil de CAA est l’adaptation à l’interlocuteur. C’est aussi à cette adaptation que s’intéresse le projet ParticipAACtion. Vous pouvez donc participer au projet même si vous et/ou la personne que vous aidez n’utilise pas un outil de CAA “complexe”. Il ne faut pas oublier que ça n’est pas l’outil en soit qui est “robuste” (e.g. permet de couvrir l’ensemble des fonctions langagières) mais l’usage qu’on en fait au quotidien avec la personne. Participer au projet pourra aussi vous aider à mettre en place, à continuer, à évoluer en échangeant avec d’autres personnes.
Nous complèterons ce site avec des informations sur les différents outils au fil du projet.